Quand je réalise ces têtes réversibles, je travaille de manière plus ou moins réaliste, je m’assure de définir une forte identité. Puis je tourne la tête sens dessus dessous et je me sers des yeux comme référence pour construire un nouveau visage. Pendant que je crée un nouveau visage, je crée une nouvelle identité et j’oublie l’ancienne. Mais, même si l’objet a une nouvelle identité, il n’a pas perdu son ancienne. Elle est toujours là ; elle est tout simplement sens dessus dessous et cachée. Vous aboutissez donc avec un objet qui a une double identité : une plus directe et une autre qui est plus cachée. Et tout ce qui a une identité cachée est à la fois vraiment puissant et, d’une certaine manière, il donne la chair de poule.
C’est peut-être à cet aspect chair de poule que je réagis. Il faut y regarder à deux fois. On voit deux choses, mais elles ont un niveau intriguant d’intégration. Il se produit une sorte de transition.
Argile époxy, plâtre, yeux en verre, cheveux synthétiques, peinture acrylique, fil de métal, résine, quartz et minéraux divers, pyrite
Collection Musée d’art contemporain de Montréal