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The
Pit

2011

À cause de sa taille, je ne peux pas m’identifier au géant. Quand je travaille sur le géant, j’oublie que c’est un corps parce qu’il est trop grand. Donc je ne peux travailler que de manière abstraite, c’est-à-dire sur la texture, la couleur… C’était très intéressant pour moi parce que je m’étais habitué à travailler sur des corps de taille normale, avec lesquels je ne pouvais pas prendre de distance. Mais là, je travaillais sur un corps gigantesque; cela me permettait de me perdre à l’intérieur de ce corps et d’oublier que c’était un corps. Ensuite, j’ai commencé à faire des moulages de ma main, et dans un des géants j’ai laissé ces moulages de main. C’est à l’intérieur d’un géant que j’ai commencé à utiliser un moulage de ma main comme symbole du geste, du geste du sculpteur. Puis j’ai décidé d’isoler cette idée à l’intérieur d’autres corps, mais des corps grandeur nature.

David Altmejd, dans « L’espace intérieur. Entretien avec François Michaud et Robert Vifian », David Altmejd. Flux, Paris, Paris Musées, 2014, p. 38-39.

Polystyrène, mousse expansible, bois, argile époxy, gel époxy, sable, cheveux synthétiques, résine, peinture acrylique, peinture au latex, œil en verre

The Brant Foundation, Greenwich, Connecticut