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Son 3
(Relatives)

2014

David Altmejd commente l'œuvre Son 3

Les Relatives […] sont comme des Bodybuilders mais suspendus au plafond – et comme ils sont à l’envers, ils deviennent quelque chose de complètement différent. Ça m’a permis d’utiliser une matière, une couleur différente : j’ai utilisé de la matière noire. Pour créer un contraste. C’est une nouvelle espèce.

David Altmejd, dans « L’espace intérieur » / entretien avec François Michaud et Robert Vifian, David Altmejd : Flux, Paris, Paris Musées, 2014, p. 39.

Polystyrène, mousse expansible, argile époxy, bois, acier, fil métallique, peinture au latex

Collection Rosaire Archambault

Son 3
(Relatives)

2014

Cette sculpture fait partie d’une série qui s’appelle Relatives, donc La Parenté. Celui-ci s’appelle Son 3 (Fils 3). C’est un ensemble de figures, de sculptures que j’ai faites, qui en fait viennent de ma série des Bodybuilders en plâtre blanc qui sont présentés à l’endroit, au sol. J’ai tout simplement décidé de changer la matière, changer la couleur et de les renverser. Donc, ce sont des personnages qui habitent un autre espace. Et tout d’un coup – pour moi c’est très excitant en tant que sculpteur – je me retrouve avec la possibilité d’explorer un nouvel espace. Alors, l’espace à l’envers qui vient du plafond, c’est un nouvel espace avec des personnages qui ont un rapport différent au monde.

Ces pièces-là sont créées à l’endroit. C’est important de les créer à l’endroit premièrement parce que c’est beaucoup plus facile de travailler dessus à l’endroit et de leur donner aussi une forme plus ou moins humaine. Travailler à l’envers, c’est difficile parce qu’on ne comprend pas les choses de la même façon, en tant que sculpteur je ne peux pas m’identifier à un corps à l’envers, donc c’est difficile pour moi de créer un bras qui a l’air d’un bras une fois qu’il est à l’envers. Ça serait comme écrire à l’envers, c’est presque impossible. Donc, je travaille dessus à l’endroit peut-être les trois quarts du temps et, à un moment donné, je le renverse, je le mets au plafond et je le finis.

Alors finalement, une fois qu’il est accroché au plafond, j’oublie que c’est un corps et ça devient un objet. Une fois que je le renverse, que je l’accroche au plafond, j’arrête de penser au fait que c’est un corps et ça devient un objet que je veux rendre le plus fort possible. Mon but, une fois qu’il est accroché au plafond, c’est de continuer à travailler l’objet, pas nécessairement dans le sens du corps, mais pour lui donner une présence forte dans l’espace, pour que ça devienne un objet qui se construit de manière intense dans l’espace.

L’espace qui est défini dans la série des Relatives, ce nouvel espace qui est l’espace à l’envers, c’est un nouvel espace que j’ai découvert en fait assez récemment quand j’ai travaillé sur The Flux and the Puddle. Donc, c’est pour cela que la présenter à la fin de l’exposition, ça annonçait ce nouvel espace que je vais explorer quand je vais retourner à New York dans mon atelier.